Appel du Comité de rédaction de la revue Clio, Femmes, Genre, Histoire

 

 

Le 14 janvier 2020, des travailleurs et travailleuses de nombreux secteurs entament leur 41e jour de grève. Ce mouvement ne concerne pas la seule préservation des régimes spéciaux ou de privilèges corporatifs spécifiques. Il s’agit de défendre un système de protection sociale mais aussi des valeurs telles que la solidarité, le service public, la justice sociale. Le comité de la revue Clio FGH entend lui aussi, comme les comités de revues scientifiques qui ont ouvert la voie et nous ont fourni les mots, dénoncer la future Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), « loi darwinienne et inégalitaire de la recherche » comme l’appelait de ses voeux le président du CNRS. Les documents préparatoires à cette loi prouvent qu’elle va encore fragiliser les conditions de production des savoirs et de transmission des connaissances, en dépit de constats clairs sur les besoins (emplois pérennes, accroissement des financements fondamentaux, faiblesse des salaires, etc.).
Le comité de rédaction de Clio FGH juge indignes les situations d’emplois précaires dans lesquels se trouvent de nombreux-ses et talentueux-ses jeunes collègues, en raison de la réduction drastique des emplois pérennes à l’Université et dans les établissements de recherche. Il est également très inquiet devant la précarisation des emplois du personnel de l’administration de la recherche – dédié à des fonctions d’édition par exemple – emplois très qualifiés et indispensables au fonctionnement et à la diffusion de nos disciplines. Il s’élève contre les logiques managériales de performance qui menacent nos métiers et qui assignent aux revues un rôle pernicieux d’évaluation des carrières et non plus de l’intérêt proprement scientifique des résultats de recherche.

Le comité de la revue Clio FGH s’élève contre la destruction de l’ensemble des services publics dont celui de recherche et d’enseignement supérieur, sur lequel les annonces contenues dans les rapports préparatoires à la LPPR font peser des risques graves. Il souhaite affirmer la nécessité du temps long dans l’élaboration du travail scientifique, notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales, et le rôle du collectif dans la production et la circulation des idées. Il souhaite affirmer la nécessité d’une université et d’une recherche publique et ouverte.

Pour toute cela et parce que les femmes seront particulièrement touchées par la réforme des retraites et la précarisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, le comité de la revue Clio FGH invite ses lectrices, lecteurs, autrices et auteurs à s’informer et participer aux actions collectives initiées ou relayées sur les sites de SLU, http://www.sauvonsluniversite.com/ , ou de RogueESR, http://rogueesr.fr/

Il appelle également à participer à la solidarité financière via les caisses de grève, par exemple auprès de : https://www.lepotsolidaire.fr/pot/solidarite-financiere

Clio-14-6-2020

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