Paris, le 19 octobre 2015

Objet : Les « nouveaux » programmes scolaires et le genre

Monsieur le Président du Conseil supérieur des programmes,

Les dix-huit membres du Conseil supérieur des programmes (CSP) — d’abord présidé par Monsieur Alain Boissinot puis par Monsieur Michel Lussault —ont travaillé plus d’un an à l’élaboration des nouveaux programmes du primaire et du collège.

Fort contestés au printemps 2015, ces programmes ont été revus et corrigés pendant les vacances d’été et ils sont désormais disponibles à l’adresse suivante :

http://www.education.gouv.fr/cid93042/projet-de-programmes-pour-les-cycles-2-3-et-4.html

Chacun·e peut se faire une idée de « l’élève » virtuel, idéal, que les membres du CSP se donnent pour objectif de former ainsi que de la méthode et des contenus. Les cycles scolaires concernés par les nouveaux programmes sont les IIe cycle (CP, CE1, CE2), IIIe cycle (CM1, CM2, 6e) et IVe cycle (5e, 4e, 3e).

Le collectif signataire de cette lettre ouverte est composé de dix-sept institutions et associations françaises qui, elles-mêmes, regroupent des scientifiques internationalement reconnu·e·s des études de genre ainsi que des spécialistes de l’égalité femmes-hommes/filles-garçons. Presque tou·te·s, à des degrés divers, sont ou ont été acteurs et actrices de terrain, face à des élèves réel·le·s, dans toute leur diversité et leur hétérogénéité. Certain·e·s sont également en situation de former des enseignant·e ·s.

Les promesses faites par le CSP — d’une part, de dialoguer avec les personnes concrètement engagées, d’autre part, de rapprocher l’enseignement de la recherche — nous avaient incité·e·s à faire entendre nos voix.

Nous voulions faire valoir qu’il fallait intégrer, dans les nouveaux corpus et à tous les niveaux des cursus, les connaissances permettant de promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes ; qu’il était urgent de mener la lutte contre les stéréotypes sexistes dans tous les domaines, dans toutes les disciplines et à l’aide d’outils pédagogiques renouvelés, à tous les niveaux de l’enseignement, à commencer par l’école maternelle puis l’école élémentaire, puis enfin, en collège et en lycée.

Que ce soit en matière de socle de connaissances, d’évaluation, de formation des enseignant·e·s, de pédagogie ou encore de valeurs éthiques et civiques, et in fine, en matière de programmes, nous pensions que l’enseignement se devait d’intégrer les apports que la recherche scientifique a produits et validés depuis près d’un demi-siècle et que plusieurs pays européens ont déjà incorporés dans leurs projets éducatifs. Les femmes ne devaient plus être reléguées à un préambule, ni à un chapitre à part, ni à quelques lignes, aussi bienveillantes soient-elles, saupoudrées ici et là. On sait aujourd’hui le rôle décisif et le poids que les femmes ont dans tous les domaines de la vie sociale, culturelle, économique ou politique (malgré les discriminations dont elles sont encore l’objet).

Il était temps de proposer aux filles et aux garçons, dans les classes, quel que soit le sujet traité et quelle que soit la discipline enseignée, des connaissances et des outils pour étudier les processus à l’œuvre dans la fabrication des inégalités sexuées, afin de provoquer une réflexion sur l’égalité, non seulement en droit (dans le respect des lois votées) mais aussi en fait.

La difficulté rencontrée pour obtenir un rendez-vous et pour pouvoir nous exprimer devant des représentant·e· s du Conseil supérieur des programmes fut peu de chose au regard de la surdité feutrée finalement opposée par l’institution.

Oui, l’occasion fut totalement manquée. Le CSP est resté sourd à nos arguments. Il a sans doute espéré nous contenter par des mentions à la marge — consensuelles et molles — mais qui ne changent rien sur le fond : les programmes réécrits par le CSP cet été se donnent pour ambition de faire « comprendre le monde » à notre jeunesse sans avoir le courage de l’analyser et tout en évitant soigneusement le critère d’explication du « monde tel qu’il est » que constitue la hiérarchisation des sexes.

Oui, l’occasion est manquée : Acta est fabula pourrait-on penser !Mais la pièce n’est sans doute pas totalement jouée. Les livres scolaires qui vont suivre ces programmes seront examinés à la loupe, car ils peuvent encore éviter le piège des stéréotypes de genre avec les hiérarchies et les inégalités qu’ils entraînent inévitablement. Par ailleurs, la liberté de pensée et la conscience professionnelle dont dispose encore le corps enseignant pourraient également permettre de conjurer en partie le dangereux déni de nos instances nationales.

Recevez, Monsieur le Président du Conseil supérieur des programmes, nos salutations lucides.

Associations signataires

– Approches pluridisciplinaires du genre (ARPÈGE)

– Association de jeunes chercheuses et chercheurs en études féministes, genre et sexualités (EFIGIES)

– Association de recherches sur le genre en éducation et formation (ARGEF)

– Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG)

– Association nationale des études féministes (ANEF)

– Coordination française pour le Lobby européen des femmes (CLEF, 55 associations féministes françaises)

– Fédération de recherche sur le genre (RING)

– Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA)

– Femmes & mathématiques (F & M)

– Femmes et sciences (F & S)

– Femmes ingénieurs (FI)

Institut Émilie-du-Châtelet pour le développement et la diffusion des études sur les femmes, le sexe et le genre(IEC)

– Ligue du droit international des femmes (LDIF)

– Mnémosyne : association pour le développement de l’histoire des femmes et du genre

Réseau féministe « Rupture »

– Réussir l’égalité femmes-hommes (REFH)

Société internationale pour l’étude des femmes d’Ancien Régime (SIEFAR)

Nous avons le plaisir de vous annoncer la publication en ligne
du dernier numéro de la revue Genre & Histoire

Pièce jointe Mail

 

 

 

Le dossier de ce numéro 15 est consacré à la Seconde Guerre mondiale

Le sommaire  :
Le genre en guerre, Exécutrices, victimes, témoins
Isabelle Ernot
Le genre en guerre. Exécutrices, victimes, témoins [Texte intégral]
Elissa Mailänder
Des femmes allemandes au service de la guerre : participations actives aux politiques raciales nationales-socialistes, à la déportation et au génocide (1939-1945) [Texte intégral]
Deborah Barton et Fabien Théofilakis
Couvrir la colonisation sans la violence : des femmes journalistes allemandes face à la germanisation à l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale [Texte intégral]
Isabelle Ernot
« Women and/in the Holocaust » : à la croisée des Women’s-Gender et Holocaust Studies (Années 1980-2010) [Texte intégral]
Julie Le Gac
« Le mal napolitain » : les Alliés et la prostitution à Naples (1943-1944) [Texte intégral]
Histoire et mémoires

Marie Claire Hoock-Demarle
Hommage à Rita Thalmann (1926-2013) : L’aventure du séminaire « Sexe et race » [Texte intégral]
Fabrice Virgili
“La mémoire des Ianfu” : Le Women’s Active Museum on War and Peace (Tokyo) [Texte intégral]
Ego Histoire

Danièle Voldman
Le genre, à côté [Texte intégral]
Fabrice Virgili
La guerre, une transmission genrée [Texte intégral]

Vous retrouverez aussi dans ce numéro les rubriques habituelles : « Comptes rendus » et « Travaux soutenus » qui propose des résumés des thèses, mémoires de master candidats au Prix Mnémosyne

Bonne lecture !! http://genrehistoire.revues.org/1886

Pascale Barthélémy & Isabelle Ernot avec le comité de rédaction

Pauline Moszkowski-Ouargli

Citoyennes des champs

Les femmes de Beaumont-du-Périgord pendant la Révolution française

Rennes, Presses Universitaires de Rennes, août 2015

http://www.pur-editions.fr

CitoyennesChamps

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment les femmes des campagnes ont-elles vécu la Révolution française ? Loin de Paris, dans un bourg rural du Périgord, les Beaumontaises prennent la parole, pétitionnent et s’organisent. À partir de fonds conservés aux Archives départementales de la Dordogne, mais également aux Archives nationales, Pauline Moszkowski-Ouargli suit la pénétration de la Révolution française dans les territoires ruraux et comment la pratique de la langue française, la justice ou l’éducation devinrent alors des nouveaux enjeux quotidiens.

Tout en remettant en cause la hiérarchie politique entre les sexes, les femmes de Beaumont-du-Périgord étaient loin d’être unanimes, quant à la politique religieuse révolutionnaire ou à propos du droit de vote des femmes. Cette recherche permet, en personnifiant les citoyennes des champs, mal connues et marginalisées parce qu’éloignées des lieux de pouvoir, de mieux connaître l’engagement des femmes pendant la période révolutionnaire. Pour ce mémoire, soutenu à l’université de Bordeaux Montaigne, l’auteure a obtenu le prix 2013 de l’Association Mmémosyne pour le développement de l’histoire des femmes et du genre.

 

Les membres de Mnémosyne (Association pour le développement de l’histoire des femmes et du genre), et de l’Institut d’histoire de la Révolution française (UMS 622 / IHMC UMR 8066, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) sont heureux de vous convier à la présentation du livre de

Pauline Moszkowski-Ouargli
Doctorante à l’IHRF-IHMC, lauréate du prix Mnémosyne 2013

Citoyennes des Champs. Les femmes de Beaumont-du-Périgord pendant la Révolution française

Presses universitaires de Rennes

Avec comme discutante Clyde PLUMAUZILLE (docteure en histoire, membre associée de l’IHRF-IHMC).

Mercredi 23 septembre
de 18h à 20 h
Salle Marc BLOCH
Esc. C, 2nde étage (au fond à droite)
17, rue de la Sorbonne 75005 Paris

Venez nombreux-ses !

Présentation Pauline Moszkowski

Voici la nouvelle saison de Buzzons contre le sexisme dont Mnémosyne est partenaire

afficheBUZZsaison5bisbispetite

BUZZONS CONTRE LE SEXISME  Concours vidéo jeunesse Saison 5

L’année dernière,  plus de 1000 jeunes vidéastes se sont exprimé-es contre le sexisme, 90 vidéos ont été réalisées, venant de 18 régions

Cette année Buzzons encore plus fort

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Vous avez entre 10 et 25 ans et envie de changer le monde ? (ou vous êtes professeur-e, educ, animatrice/teur)

Participez, seul-e, avec votre classe ou en équipe, à  Buzzons contre le sexisme… Réalisez une vidéo de 2 à 7 minutes drôle,  révoltée, déjantée, utopiste, lucide…

Inscription en quelques secondes Cliquez ici

Toutes les infos sur le concours  Cliquez-Ici

Regarder les vidéos primées des saisons précedentes Cliquez-Ici

Le jury (en cours de composition)

Josza Anjembe, réalisatrice – Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir, centre de réalisation et d’archivage de films de femmes – Catherine Corsini, réalisatrice (dernièrement de La belle saison) – Hélène Marquié, chorégraphe, danseuse, enseignante à Paris 8 et militante de l’association H/F pour l’égalité des sexes dans le spectacle vivant -« Les Nouvelles NEWS » magazine d’info we – Brigitte Rollet, auteure de livres sur le cinéma/télévision et enseignante à Sciences-Po
 des questions de genre au cinéma et à la télévision – Catherine Vidal, Neurobiologiste, directrice de recherche à l’Institut Pasteur, auteure en autres de l’ouvrage « Hommes, femmes, avons-nous le même cerveau?

Cet événement est à l’initiative de la téléweb féministe pédagogique www.teledebout.org et soutenu en autre par Ministère de l’éducation, le Ministère de la culture et de la communication, La Région Midi-Pyrénées, la DRDFE, de nombreux rectorats, le magazine l’Etudiant,  et plein d’autres partenaires

A vos caméras, cerveaux, imagination….

Vous serez accompagné-e tout au long de la réalisation de votre film par notre équipe et les nombreuses associations qui se joignent à nous pour vous aider.

Inscrivez-vous avant le 31 décembre 2015 et envoyez votre vidéo avant le 15 mars 2016

www.teledebout.org

Causette-Mnemo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un petit rappel dans la numéro Hors série de l’été 2015 du magazine Causette pour « La Place des femmes dans l’histoire » paru il y a déjà cinq ans et toujours d’actualité.

 

LogoIFRHW

Voici le bulletin bi-annuel de la Federation Internationale Pour la Recherche en Histoire des Femmes – The International Federation for Research in Women’s History dont Mnémosyne fait partie. Vous trouverez les informations concernant la France (que vous avez transmises), mais aussi beaucoup plus!

IFRWH Newsletter July 2015

 

En France, il existe un cadre juridique qui encourage l’utilisation du féminin des noms de métiers dans les textes réglementaires et dans tous les documents officiels émanant des administrations et établissements publics de l’Etat.

Une première circulaire du Premier ministre du 11 mars 1986 relative à la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre est venue prescrire cette obligation et indiquer en annexe les règles de féminisation.

JO-1986-04267

Constatant l’inapplication de la première circulaire de 1986, le Premier ministre a réitérée cette obligation dans une circulaire du 6 mars 1998 relative à la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre.

JO-1998-03565

Plus récemment la loi du 8 juillet 2013

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/stereotypes-et-roles-sociaux/fiches-de-synthese-5/article/feminisation-du-langage

La loi du 8 juillet 2013 de programmation pour la refondation de l’école de la République (loi dite Peillon) qui rappelle que la transmission de la valeur d’égalité entre les femmes et les hommes se fait dès l’école primaire

LOI n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027677984&categorieLien=id

article 45

« Elle dispense les éléments d’une culture historique, géographique, scientifique et technique. Elle offre une éducation aux arts visuels et aux arts musicaux. Elle assure l’enseignement d’une langue vivante étrangère et peut comporter une initiation à la diversité linguistique. Elle contribue également à la compréhension et à un usage autonome et responsable des médias, notamment numériques. Elle assure l’acquisition et la compréhension de l’exigence du respect de la personne, de ses origines et de ses différences. Elle transmet également l’exigence du respect des droits de l’enfant et de l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle assure conjointement avec la famille l’éducation morale et civique qui comprend, pour permettre l’exercice de la citoyenneté, l’apprentissage des valeurs et symboles de la République et de l’Union européenne, notamment de l’hymne national et de son histoire. »

et la circulaire éducation nationale du 20 janvier 2015 (http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=85395

Et enfin,

La circulaire n° 2015-003 du 20-1-2015 sur les Actions éducatives. Mise en œuvre de la politique éducative en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons à l’École

NOR : MENE1500237C
circulaire n° 2015-003 du 20-1-2015
MENESR – DGESCO B3 – MDE

Texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie, chancelières et chanceliers des universités ; aux inspectrices et inspecteurs généraux de l’éducation nationale ; aux inspectrices et inspecteurs généraux de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche ; aux inspectrices et inspecteurs d’académie – directrices et directeurs académiques des services de l’éducation nationale ; aux personnes chargées de mission académiques « égalité » ; aux inspectrices et inspecteurs d’académie-inspectrices et inspecteurs pédagogiques régionaux ; aux inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale premier degré ; aux inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale chargés de l’information et de l’orientation ; aux inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale de l’enseignement général et de l’enseignement technique ; aux personnels de direction ; aux directrices et directeurs d’école ; aux responsables académiques de la formation ; aux directrices et directeurs des ressources humaines ; aux personnes déléguées académiques à la formation des personnels d’encadrement ; au directeur de l’École supérieure de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
La politique éducative en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons à l’École repose à la fois sur la formation, initiale et continue, de l’ensemble des personnels, et sur la prise en compte, au cœur des enseignements et de la pratique pédagogique, d’un principe qui est au fondement de notre République et qui constitue un des objectifs du service public d’enseignement. Elle a pour finalité la constitution d’une culture de l’égalité et du respect mutuel partagée par l’ensemble des membres de la communauté éducative, élèves, personnels, parents et partenaires concourant aux missions de l’école, et garantit à chaque élève, fille ou garçon, un traitement égal et une même attention portée à ses compétences, son parcours scolaire et sa réussite.

Le code de l’éducation confie aux écoles, collèges, lycées et établissements d’enseignement supérieur la mission de « favoriser la mixité et l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière d’orientation » et de dispenser, à tous les niveaux de scolarité, « une information consacrée à l’égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple ».

La loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République rappelle que la transmission de la valeur d’égalité entre les femmes et les hommes se fait dès l’école primaire et prescrit qu’au nombre de leurs missions, les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) ont celles de sensibiliser et former l’ensemble des personnels enseignants et d’éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les discriminations.

Dans la continuité du plan pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’École annoncé le 30 juin 2014, des « outils pour l’égalité » ont été élaborés pour atteindre les objectifs fixés par la loi et mettre en œuvre concrètement les engagements que le ministère a pris dans la Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif – 2013-2018. La diffusion de ces outils, leur appropriation par l’ensemble des acteurs du système éducatif et l’accompagnement qui en sera fait, notamment auprès des familles et des partenaires de l’École, requièrent un ensemble d’actions concertées et cohérentes.

1 – Généraliser la formation initiale et continue de l’ensemble des personnels à l’égalité entre les filles et les garçons à l’École

Formation initiale des personnels

Le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation confie à tous les professeurs et personnels d’éducation la mission de transmettre aux élèves les valeurs de la République, en même temps qu’il les invite à fonder leur exemplarité et leur autorité sur des principes éthiques et de responsabilité. Dans ce cadre, les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) intègrent dans les enseignements du tronc commun la mobilisation contre les stéréotypes, notamment sexistes, et les discriminations ainsi que la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes.

Je vous rappelle que la mise en œuvre de ce tronc commun de formation initiale, notamment la transmission du sens et de la portée du principe d’égalité entre les filles et les garçons à l’école, constitue une priorité qui doit être considérée avec la plus grande attention.

Le parcours de formation à distance sur l’égalité entre les filles et les garçons, disponible sur la plateforme M@gistère, est accessible aux enseignants et stagiaires inscrits en master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation. Pour en ouvrir l’accès aux étudiants, les responsables de formation des ESPE s’adresseront aux correspondants M@gistère désignés par les recteurs d’académie, dont les coordonnées sont disponibles à l’adresse suivante : https://magistere.education.fr/dgesco/mod/page/view.php?id=2235.

Ce parcours, conçu avant tout pour les personnels enseignants du premier degré et adaptable aux personnels du second degré, contribue à construire, chez les étudiants et les stagiaires, une posture professionnelle propice à davantage d’égalité de traitement entre filles et garçons à l’école. Il les éclaire sur les apports de la recherche en ce domaine d’une part, leur fait prendre conscience des discriminations qui peuvent être induites par leur pratique ou par les élèves dans leurs relations entre pairs, d’autre part. Ce parcours sera complété, à compter de la prochaine rentrée, par des modules élaborés par des équipes pluridisciplinaires et partenariales, en réponse à l’appel à projets lancé auprès des ESPE et visant à renforcer les enseignements du tronc commun.

Vous veillerez à assurer la complète information des directeurs d’ESPE sur ces outils mis à leur disposition et favoriserez à cette fin les relations entre eux et les personnes chargées de mission académique « égalité » ainsi que les chargés de mission égalité installés dans les établissements d’enseignement supérieur, en application de la loi du 22 juillet 2013.

Concernant les personnels d’encadrement, l’École supérieure de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESENESR) mettra en place cette année un module sur l’égalité entre les filles et des garçons à l’École pour la formation statutaire des personnels de direction, des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale (IEN) et des inspectrices et inspecteurs d’académie-inspectrices et inspecteurs pédagogiques régionaux (IA-IPR).

Formation continue des personnels

L’égalité entre les filles et les garçons à l’École est inscrite comme priorité nationale de la formation continue des enseignants des premier et second degrés pour l’année scolaire 2014-2015 (circulaire n° 2014-167 publiée au BOEN du 18 décembre 2014). L’ampleur avec laquelle ce sujet a déjà été pris en compte dans les plans académiques de formation mérite d’être saluée. Afin que le principe d’égalité s’inscrive durablement dans la culture professionnelle des personnels, l’effort de formation  continue en direction des enseignants, de l’encadrement et de toutes les catégories de personnel doit être poursuivi, en cohérence avec les orientations du plan national de formation.

Pour les personnels enseignants du premier degré, le parcours M@gistère sur l’égalité entre les filles et les garçons à l’École cité plus haut, est mobilisable dans le cadre des neuf heures entrant dans les obligations de service et consacrées à des actions de formation continue, pour tout ou partie à distance. Les inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale premier degré sont en outre invités à inscrire, dès cette année et de manière régulière, la question de l’égalité entre les filles et les garçons à l’École à l’ordre du jour des animations pédagogiques de circonscription.

Pour l’ensemble des personnels académiques, enseignants, d’orientation, d’éducation et d’encadrement, les enseignements du séminaire national organisé les 26, 27 et 28 novembre 2014 à l’ESENESR, devront être traduits dans les plans académiques de formation, afin de renforcer les initiatives déjà existantes. Les délégations académiques qui ont composé le public de ce séminaire, délégations interdegrés et intercatégorielles, devront constituer, autour des personnes chargées de mission académiques « égalité », la base d’équipes ressources d’animation pour que la question de l’égalité entre les filles et les garçons et la prévention des comportements sexistes et des violences sexuelles soient prises en compte, dans les enseignements disciplinaires, dans les actions éducatives et la vie scolaire, dans l’accompagnement des choix d’orientation, dans l’élaboration de projets d’école et d’établissement et dans la co-construction, avec les familles et les autres partenaires de l’école, d’une culture partagée.

Les conférences prononcées lors de ce séminaire sont mises en ligne dans la rubrique « ressourcez-vous : conférences en ligne » du site de l’ESENESR. Par ailleurs, les supports de la plupart des interventions ont été adressés aux participants au séminaire et sont disponibles sur demande auprès de la direction générale de l’enseignement scolaire (mission Prévention des discriminations et égalité fille-garçon).

2 – Mobiliser de nouvelles ressources, pour fédérer l’ensemble de la communauté éducative autour d’une ambition partagée et permettre aux enseignants de mettre en œuvre des séquences en classes

En complément des ressources à disposition sur le site Éduscol (rubrique « égalité filles-garçons »), de nouvelles ressources ont été élaborées, avec la collaboration de l’inspection générale de l’éducation nationale et du réseau Canopé. Destinées à tous les niveaux scolaires, de la maternelle jusqu’au lycée, elles sont consultables et téléchargeables sur le site « outils pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école » à l’adresse suivante : http://www.reseau-canope.fr/outils-egalite-filles-garcons.html.

Ce site offre à la fois des éclairages sur les enjeux de l’égalité à l’école et plus largement dans la société, des pistes pédagogiques liées aux programmes d’enseignement, à l’accompagnement des choix d’orientation – notamment dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel (Piiodmep) -, ainsi que des préconisations pour inscrire l’égalité au cœur même des projets d’école et d’établissement.

Pour faciliter le travail préparatoire des enseignants, les ressources pédagogiques qui leur sont directement destinées sont regroupées dans la rubrique « mallette pédagogique » du site. Elles apportent, à partir des programmes scolaires existants et du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, des pistes d’action éducative en vue de développer, en classe, dans l’ensemble des disciplines et de manière transversale, des séquences pédagogiques permettant de transmettre aux élèves une culture de l’égalité, de dépasser les préjugés et les stéréotypes et de contribuer à une plus grande égalité entre filles et garçons.

Ce site, qui met d’ores et déjà à disposition des ressources académiques, permettra, après validation par le comité éditorial, une valorisation nationale des initiatives de terrain que les personnes chargées de mission académiques « égalité », en lien avec les équipes académiques, feront connaître à la direction générale de l’enseignement scolaire. Vous veillerez par ailleurs à la mise à jour régulière de pages dédiées à l’égalité entre les filles et les garçons sur les sites académiques eux-mêmes ou à leur création, si elles ne sont pas encore identifiées.

Les ressources du site « outils pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école » pourront également être utilement mobilisées pour engager le dialogue avec les familles. La transmission de la culture de l’égalité a l’École requiert en effet l’adhésion et l’implication de l’ensemble des acteurs de la communauté éducative, que chacune et chacun doit rechercher quel que soit son niveau de responsabilité. À cet égard, une communication devra être prévue préalablement à la réunion du conseil d’école ou du conseil d’administration en direction des familles, concernant les modalités concrètes de mise en œuvre du principe d’égalité qu’il est proposé d’inscrire dans le projet d’école ou le projet d’établissement.

Cette communication devra être actualisée chaque année a minima lors des réunions de rentrée et être aisément accessible aux parents. En outre, toute action relative à la promotion du principe d’égalité devra être inscrite à l’ordre du jour du comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté lorsqu’elle entre dans le champ de ses missions.

3 – Renforcer le pilotage académique de la politique en faveur de l’égalité

La compréhension de l’enjeu que représente l’égalité entre les filles et les garçons à l’École, l’adhésion à ce principe et la participation à sa réalisation, à la fois chez les personnels, les élèves et leurs familles est indissociable de l’inscription durable dans le projet académique, d’une politique éducative en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons, dont les modalités de pilotage doivent être précisées.

Cette politique doit notamment se fonder sur un diagnostic quantitatif et qualitatif de la situation comparée des filles et des garçons, qu’il s’agisse des différences marquées de leurs parcours scolaires, de l’état des pratiques discriminatoires fondées sur le sexe et des violences à caractère sexuel, ou encore de la participation à la vie scolaire ou lycéenne. Il importe par conséquent, toutes les fois que cela est pertinent, que les statistiques soient sexuées, afin de pouvoir adapter au mieux les actions visant à atteindre une égalité réelle des chances des élèves filles et garçons et de faciliter une démarche d’évaluation.

À l’instar de ce qui a été mis en place avec succès dans plusieurs académies, et en tenant compte des contextes locaux, vous identifierez dans vos services, de manière pérenne, une structure de pilotage dédiée, envisageant la politique en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, dans toutes ses dimensions et réunissant l’ensemble des responsables académiques concernés. Les personnes chargées de mission académiques « égalité » y jouent un rôle central et organisent la mise en œuvre des orientations académiques, en lien étroit avec les écoles et les établissements et en s’appuyant le cas échéant sur un réseau de référents.

Les actions qui seront définies dans cette structure de pilotage devront couvrir les champs pédagogique et éducatif, s’adresser aux premier et second degrés, aux voies générale, technologique et professionnelle, impliquer l’ensemble des catégories de personnels et porter notamment une attention particulière aux supports de communication qui sont encore trop souvent imprégnés de visions stéréotypées.

L’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif relève d’une politique transversale à laquelle les établissements d’enseignement supérieur, l’ensemble des services de l’État compétents, les acteurs du monde économique et la société civile, notamment les associations, contribuent en œuvrant pour une plus grande mixité des métiers et la prévention des discriminations à caractère sexiste et des violences sexuelles. À cet égard, je vous rappelle l’importance des déclinaisons régionales de la Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif, signée pour la période 2013-2018 et dont les académies doivent assurer un pilotage conjoint avec la délégation régionale aux droits des femmes, placée auprès du secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR). La valorisation des actions menées dans ce cadre s’inscrit pleinement dans les objectifs que le ministère s’est fixé pour donner corps à son action en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Enfin, l’installation durable d’une culture de l’égalité à l’école est indissociable d’une attention particulière portée à l’égalité professionnelle, qui doit relever d’une politique globale de ressources humaines. Celle-ci se fonde notamment sur la représentation équilibrée des femmes et des hommes dans les instances paritaires élues et non élues, dans les promotions de corps et de grade, dans les jurys de concours, dans les recrutements des personnels de direction et d’inspection, enfin dans les nominations à des postes de haut encadrement, conformément aux objectifs fixés par le décret du 30 avril 2012 relatif aux modalités de nominations équilibrées dans l’encadrement supérieur de la fonction publique. Afin de confirmer la dynamique déjà engagée, la feuille de route 2015 pour l’égalité entre les femmes et les hommes proposera, dans le cadre du dialogue social avec les organisations syndicales du ministère, des actions en cohérence avec le protocole d’accord pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes du 8 mars 2013.

4 – Assurer le suivi et l’évaluation de la politique d’égalité dans la durée

Le pilotage que vous mettrez en place au niveau académique fera l’objet d’un suivi qui se concrétisera lors des dialogues annuels de gestion avec l’administration centrale.

Ces données pourront par ailleurs servir à l’évaluation assurée par le Conseil national d’évaluation du système scolaire courant 2016. Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes sera sollicité pour y apporter son concours et son expertise.

Je sais pouvoir compter sur votre attachement à ce que les filles et les garçons puissent mener des parcours scolaires qui répondent à leurs aspirations et se traduisent par des choix d’orientation réfléchis. L’enjeu démocratique et économique d’une plus grande mixité des métiers nous oblige collectivement.

Je sais également pouvoir compter sur l’attachement de toutes et tous à réaffirmer le rôle de l’École comme lieu d’apprentissage du respect mutuel entre les élèves et de formation à l’exercice des libertés individuelles et des responsabilités collectives. L’installation durable d’une culture de l’égalité entre les filles et les garçons à l’école est à ces conditions et je vous remercie de la contribution décisive que vous apporterez à sa réalisation.

La ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
Najat Vallaud-Belkacem

Nous avons souhaité participer à la consultation lancée par le ministère de l’éducation nationale pour les programmes de l’école primaire et du collège.
Nous avons d’une part, avec plus d’un dizaine d’autres associations, souligné l’absence du genre dans les nouveaux programmes et rappelé nos propositions communes
<http://www.mnemosyne.asso.fr/mnemosyne/a-propos-des-nouveaux-programmes-du-primaire-et-du-college/>

le 3 juin, à la Sorbonne nous avons participé au forum sur l’enseignement de l’histoire organisé par le CSP et retransmis sur France culture par la Fabrique de l’Histoire et sommes intervenus pour rappeler la nécessité d’une histoire mixte, non pas cantonnée  en un ou deux chapitres consacrés aux femmes, mais bien de manière transversale dans la totalité du programme.

Aujourd’hui, voici la contribution spécifique de l’association à propos des programmes d’histoire

Nous avons finalement été reçu par Madame la Sénatrice Marie-Christine Blandin, membre du Conseil Supérieur des Programmes. Menée par Nicole Fouché de REFH (Réussir l’égalité Femmes Hommes)  la délégation représentait 17 associations spécialistes du genre. Nous avons insisté, et espérons avoir été entendu-e-s, sur la nécessité d’infléchir nettement le programme dans ce sens.

 

 

 

 

Une trop faible intégration des enjeux de l’égalité femmes-hommes

15 juin 2015

arton994

 

Le Haut Comité à l’Égalité entre les femmes et les hommes a souhaité apporter sa Contribution (document à télécharger ci-contre) à la consultation menée par la Direction Générale de l’Enseignement Scolaire (DGESCO) sur les projets de programmes des cycles 2 (cycle des apprentissages fondamentaux – CP, CE1, CE2), 3 (cycle de consolidation – CM1, CM2, 6ème) et 4 (cycle des approfondissements – 5ème, 4ème, 3ème) élaborés par le Conseil Supérieur des Programmes.

Le HCEfh a procédé à une analyse fine des trois projets de programme et a relevé une intégration très faible des enjeux liés à l’égalité femmes-hommes que ce soit dans les objectifs transversaux ou leurs déclinaisons par discipline dans les cycles 2 et 3 et qui reste à développer dans le cycle 4.

Le HCEfh a souhaité également insister sur l’usage de la langue dans les programmes, qui sont aujourd’hui rédigés intégralement au masculin, que ce soit pour les noms de métiers, titres, fonctions, et également dans les exemples mobilisés. Il est scientifiquement démontré que l’usage exclusif du masculin renforce les stéréotypes de sexe et les inégalités entre les femmes et les hommes.

Le HCEfh a indiqué se tenir à la disposition du Conseil Supérieur des Programmes pour participer à la réflexion dans cette dernière phase et faciliter l’interface avec des personnes ressources.

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/stereotypes-et-roles-sociaux/actualites-3/article/projets-de-programmes-scolaires