Le prix Mnémosyne 2022 est remporté par :
Francezon Louise, L’espionne de la Seconde Guerre mondiale : enjeux, débats et représentation d’un processus de masculinisation de la femme (1938-1970s), sous la direction d’Elissa Mailänder (IEP de Paris).

Remise du prix 2022 à Louise Francezon par les président.es du jury Pauline Ferrier et Jean-Baptiste Bonnard, lors de l’AG du 11 février 2023 à l’université Panthéon-Assas.
2 mentions spéciales ont été également décernées à :
1° Clémence Vial-Detambel, Les villageoises à l’épreuve de la criminalité. Témoins, victimes et criminelles : l’étude du comté de Blâmont de 1599 à 1624, sous la direction d’Antoine Follain (université de Strasbourg).
2° Anaïs Berniau, Devenir jeune(s) fille(s) au tournant des “années 68” en France, sous
la direction de Noëlline CASTAGNEZ et Catherine LANOË (université d’Orléans).
et le prix Mnémosyne 2021 est publié !

Remise du livre du prix 2021 et du chèque de 800€ à Clélia Lacam, par Bibia Pavard, présidente de l’Association Mnémosyne.
Clélia Lacam, Le Bleu et le Noir. Jeux de pouvoirs dans une mission catholique féminine (Gabon, 1911-1955), Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection Mnémosyne, 2023, EAN : 9782753589810
Avec une préface d’Anne Hugon.
Bleu et noir, telles sont les couleurs des costumes des religieuses au Gabon à l’époque de la domination française. Toutefois, ces deux teintes obéissent à un clair partage : aux Sœurs bleues missionnaires appartient la couleur mariale, quand les religieuses gabonaises se voient imposer voile et pèlerine ébène, signe manifeste de ségrégation coloniale. Entre 1911 et 1955, la mission féminine en terre gabonaise s’inscrit dans l’entrelacement des rapports de pouvoirs genrés et impérialistes. Si l’hégémonie masculine des prêtres spiritains pèse sur l’ensemble des religieuses, les Gabonaises se révèlent subordonnées de surcroît au maternalisme exigeant des Françaises. Explorer l’histoire enchâssée de ces religieuses africaines et européennes, c’est interroger les mécanismes de subalternité à l’œuvre dans l’apostolat, mais aussi les tentatives de transgression. Quelles stratégies les Sœurs bleues ont-elles déployées et avec quel succès pour s’affranchir de l’autorité spiritaine ? N’ont-elles pas, ce faisant, ouvert le pas aux velléités d’insoumission de leurs « filles » gabonaises ? Confrontant archives missionnaires, « propagande » religieuse imprimée et corpus iconographique, croisant perspectives transnationales et microhistoire, cet ouvrage retrace la délicate quête d’émancipation de deux congrégations féminines au cœur de l’Afrique équatoriale.