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La guerre en Ukraine et les multiples photographies de femmes en uniforme, engagées dans l’armée ukrainienne auprès de leurs compagnons masculins, ont révélé au monde une réalité immémoriale : les femmes ne sont pas étrangères à la guerre. Dans le cadre d’une histoire de France qui glorifie les grands hommes et les grands soldats, toujours masculins, à l’exception notable de la figure de Jeanne d’Arc, et où l’on renvoie généralement les femmes à la société civile, passives et plutôt victimes des conflits qu’actives dans les combats, quelle place est faite aux femmes dans l’histoire de la guerre ? 4e de couverture - Prixmnemosyne2019

La question du genre de la guerre et de la place des femmes dans les guerres n’est pas neuve, elle est travaillée par les historiens et historiennes depuis plus de 25 ans. A Mnemosyne, nous avons donné le prix 2019 à Maria Goupil-Travert sur les Braves combattantes, humbles héroïnes, évoquant les femmes engagées dans la guerre pendant la Révolution. Ce mémoire a été dirigé par Dominique Godineau, qui elle même a écrit sur les femmes dans les guerres révolutionnaires il y a plus de 20 ans.

 

Ces travaux nombreux et passionnants restent peu connus et ne connaissent aucune traduction dans les programmes d’histoire. Pourquoi les femmes en guerre sont invisibles dans les cours du secondaire ? Comment faire pour y remédier ? Nous nous demanderons aussi en quoi réfléchir au genre de la guerre peut aider les élèves à mieux appréhender la réalité des conflits et progresser sur le chemin de l’égalité.

Aujourd’hui, Cécile Beghin reçoit trois spécialistes pour nous aider à répondre à toutes ces questions : Véronique Garrigues, Chloé Leprince et Fabrice Virgili.

 

Propositions de documents pour vos cours :

Pour le Moyen Âge (programme de 5e) :

Laodicée en armure

« La Vengeance de Bérénice (ou Laodicée) de Cappadoce » dans Giovanni Boccaccio (1313-1375), Le Livre des cleres et nobles femmes, v. 1488-1496, Cognac (France), Illustrations de Robinet Testard – BnF 599 fol. 63

 

  • Pour parler des femmes en armes au Moyen Âge, voici une enluminure de la reine Laodice représentée en armure :

 

 

 

 

Pour la Révolution et le XIXe siècle (4e et 1ère) :

Françaises devenues libres, Villeneuve (graveur), 1790, Paris, musée Carnavalet, 15,3 x 10,8cm.

Pour trouver des sources, notamment des textes de lois, mentionnant des femmes en arme durant la Révolution, et notamment à la Bastille, vous pouvez consulter le site de la base Baudouin.

Pour des références plus facilement (et rapidement !) accessible, voici quelques articles :

GODINEAU Dominique, « De la guerrière à la citoyenne. Porter les armes pendant l’Ancien Régime et la Révolution française »Clio. Histoire‚ femmes et sociétés [En ligne], 20 | 2004, mis en ligne le 23 août 2013, consulté le 13 juillet 2022URL : http://journals.openedition.org/clio/1418

MARTIN Jean-Clément, « Travestissements, impostures et la communauté historienne. À propos des femmes soldats de la Révolution et de l’Empire », Politix, 2006/2 (n° 74), p. 31-48. mis en ligne le 1er janvier 2009, consulté le 13 juillet 2022. URL : https://www.cairn.info/revue-politix-2006-2-page-31.htm

MABO Solenn, « Femmes engagées dans la chouannerie : motivations, modalités d’actions et processus de reconnaissance (1794-1830) », Genre & Histoire [En ligne], 19 | Printemps 2017, mis en ligne le 01 juillet 2017, consulté le 13 juillet 2022. URL : http://journals.openedition.org/genrehistoire/2687

Enfin, vous pouvez réécouter en replay le café virtuel réalisé par l’APHG, en partenariat avec Mnémosyne, avec Maria Goupil-Travert pour son livre Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire (PUF, 2021) qui a reçu le prix Mnémosyne 2019. La discussion était animée par Véronique Garrigues. Mis en ligne le samedi 3 juillet 2021 : https://www.aphg.fr/Cafe-virtuel-avec-Maria-Goupil-Travert-pour-Braves-combattantes-humbles

Vous pouvez également utiliser, comme source pour vos dossiers documentaires, le Règlement de la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires de Paris (9 juillet 1793) [disponible sur Gallica], notamment l’introduction :

« Les Citoyennes Républicaines Révolutionnaires, convaincues que sans mœurs et sans principes il n’y a pas de liberté, et considérant que pour bien remplir ses devoirs domestiques il faut connaître ses devoirs sociaux, c’est sous ce point de vue qu’elles se réunirent en société pour s’instruire entre elles, apprendre à bien connaître la Constitution et les lois de la République, s’occuper des affaires publiques, soulager l’humanité souffrante, et défendre tous les individus qui seraient victimes de quelque acte arbitraire ; elles veulent bannir toute personnalité, jalousie, rivalité, envie, et justifier leur titre.
Mais outre l’esprit et le principe d’une société, il faut encore un règlement particulier qui en arrête toute les conditions ; en conséquence, elles ont arrêté le règlement suivant :
I – Le but de la société ayant pour objet [sic] de s’armer pour concourir à la défense de la Patrie ; sont néanmoins libres les Citoyennes de s’armer ou de ne pas s’armer.
(…27 articles en tout …)
La Société, après avoir entendu le règlement ci-dessus l’a arrêté le 9 juillet, l’an deuxième de la République française.
Signé : Rouseaud, présidente, Potheau, L. Monier, Dubreuil et Pauline Léon, secrétaires.
De l’imprimerie du Créole patriote, rue Transnonain.

 

Bibliographie

  • AMRANE Djamila, Les femmes algériennes dans la guerre, Paris, Plon, 1991.
  • BRAYBON Gail, SUMMERFIELD Penny, Out of the Cage : Women’s Experiences in Two World Wars, Londres & NewYork, Pandora, 1987 (rééd. Routledge, 2014)
  • CAPDEVILA Luc, ROUQUE François, VIRGILI Fabrice, VOLDMAN Danièle, Sexes, genre et guerres : France, 1914-1945, Paris, Payot & Rivages, 2010 [éd. revue, corrigée et actualisée].
  • Clio. Femmes, Genre, Histoire, 30 | 2009, « Héroïnes », Sophie Cassagnes-Brouquet et Mathilde Dubesset (dir.)
  • Clio. Femmes, Genre, Histoire, 39 | 2014, Les lois genrées de la guerre, Fabrice Virgili (dir.)
  •  Clio. Femmes, Genre, Histoire 20 | 2004, Armées, Luc Capdevila and Dominique GODINEAU (dir.)
  • FAERBER Johan, « Chloé Leprince : La contribution des « Pétroleuses » d’Edith Thomas à la connaissance de l’épisode communaliste est majeure », Diakritic, 18 mars 2021.
  • GARRIGUES Véronique, « Les femmes viriles, un genre de transgression pendant les guerres de religion ? », S. Édouard, L. Douzou et S. Gal (dir.), Transgression et société en guerre, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 2017, p. 45-62
  • GOLDSTEIN Joshua S., War and Gender : How Gender Shapes the War System and Vice Versa, Cambridge, Cambridge University Press, 2003.
  • GOUPIL TRAVERT Maria, Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire, PUR, coll. Mnemosyne, 2021.
  • HAGEMANN Karen et al. (dir.), Home/Front : The Military, War And Gender In Twentieth-Century Germany,  New York/Oxford, Berg, 2002.
  • HIGONNET Margaret R. et al. (dir.), Behind the Lines : Gender and the Two World Wars,  New Haven/Londres, Yale University Press, 1987.
  • MAYOR Adrienne, Les Amazones. Quand les femmes étaient les égales des hommes (VIIIe s avt J-C, Ier s apr. J_C), La Découverte Poche, 2020.
  • STEINBERG Sylvie, « Le mythe des Amazones et son utilisation politique de la Renaissance à la Fronde », in WILSON-CHEVALIER (Kathleen), VIENNOT (Éliane)(dir.), Royaume de Fémynie. Pouvoirs, contraintes, espaces de liberté des femmes, de la Renaissance à la Fronde, 1999, p. 261-273.
  • THÉBAUD Françoise, « La guerre est-elle émancipatrice pour les femmes ? », Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe [en ligne], EHNE, mis en ligne le 09/12/2020 et consulté le 11/07/2022 ; url : https://ehne.fr/fr/node/12372
  • THÉBAUD Françoise, « Penser les guerres du XXe siècle à partir des femmes et du genre. Quarante ans d’historiographie », Clio. Femmes, genre, histoire, no 39, 2014, p. 157-182.
  • THÉBAUD Françoise, La Grande Guerre : le triomphe de la division sexuelle », Histoire des femmes en Occident, vol. 5: Le XXe  siècle, Paris, Plon, 1992.
  • THOMAS Edith, Les Pétroleuses, Folio histoire 2020.
  • TRÉVISI Marion, NIVET Philippe, Les femmes et la guerre de l’Antiquité à 1918, Paris, Economica, 2010.
  • VERHAEGHE Sidonie, Vive Louise Michel ! Célébrité et postérité d’une figure anarchiste, Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, 2021. Liste de ses publications sur Louise Michel : https://pro.univ-lille.fr/sidonie-verhaeghe/publications/
  • VIRGILI Fabrice, « Quand la guerre trouble le genre, XIXe-XXIe s », Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe [en ligne], EHNE, mis en ligne le 22/06/2020 et consulté le 11/07/2022 ; url : https://ehne.fr/fr/node/12451
  • WINGFIELD Nancy M., BUCUR Maria (dir.), Gender and War in Twentieth-Century Eastern Europe, Bloomington, Indiana University Press, 2006.

 

Textes et crédits :

  • Texte 1 : extrait issu de l’ouvrage de Marie GOUPIL TRAVERT, Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire, PUR, coll. Mnemosyne, 2021, p. 43.
  • Texte 2 : ibid, p. 93.
  • Texte 3 : extrait issu de l’ouvrage de Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes, Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, tome 25. Memoires de tres-noble et tres-illustre Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes, mareschal de France, admiral des mers de Levant, gouverneur de Provence, conseiller du roy, et capitaine de cent hommes d’armes, publié en 1822, conservé à la BnF,
  • Puis extrait issu de l’ouvrage de Marie GOUPIL TRAVERT, Braves combattantes, humbles héroïnes. Trajectoires et mémoires des engagées volontaires de la Révolution et de l’Empire, PUR, coll. Mnemosyne, 2021, p. 87-88.
  • Texte 4 : Extrait du tract « au travailleur des campagnes », déclaration de la commune de Paris, rédigé par André Léo en avril 1871, disponible aux Archives de Paris.
  • Chant : refrain du chant interprété par le Chœur des femmes de Radio France, Les Tourneuses d’Obus, sur une mélodie de Vincent Scotto en 1917. + d’infos sur Radio France. Paroles :

Nous somm’s les tourneuses d’obus
Les mômes des Poilus
On est pas des duchesses
On peut nous voir dès le matin
Nous cavaler au turbin
Et tout le jour à l’atelier
On cisèle l’acier
Comm’ des homm’s à la r’dresse
On peut dir’ qu’ell’s jett’nt leur jus
Les tourneuses d’obus.

Générique : Musique libre de droit par Musicincloud.

Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin.
Fanny Cohen-Moreau et Alice Durieux à la technique.
Clémentine Letellier à la lecture des textes.

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Depuis plusieurs années, à Paris et dans toutes les grandes villes du monde, les artistes féminines font leur apparition dans les musées et les galeries : dans le sillage des études de genre et de l’histoire des femmes, les artistes ou photographes du passé, longtemps invisibilisées sont « redécouvertes » et exposées devant un public ébahi de leur existence. Certaines artistes contemporaines parviennent à exposer leur travail, construire une œuvre et une renommée.

Si cette évolution vitale pour le milieu de l’art est bien accueillie du grand public il reste beaucoup à faire pour que les femmes artistes deviennent des artistes à l’égale des hommes. Les historiens et historiennes de l’art et du genre attirent l’attention sur la nécessité d’exposer, historiciser et analyser leurs œuvres autrement.

Dans les cours d’histoire, les artistes femmes sont peu ou pas étudiées, et lorsqu’un tableau féminin est utilisé, on ne pose jamais sur lui de questionnement de genre. Par ailleurs la représentation des femmes par les artistes hommes n’est jamais questionnée sous l’angle du genre.

Aujourd’hui alors que de nombreuses expositions sur des femmes artistes ont lieu à Paris, nous allons tenter avec Julie Verlaine de décrypter pour vous ces questions complexes.

Bibliographie

Ouvrages :

  • J. Birnbaum, Women artists in interwar France. Framing Feminities, Farnham, Ashgate, 2011
  • Foucher Zarmanian, Créatrices en 1900 : femmes artistes en France dans les milieux symbolistes, Mare & Martin 2015
  • Gonnad, W. Chadwick, The modern Woman revisited : Paris between the wars, 2003
  • Gonnard, Women Together/Women Apart : Portraits of Lesbian Paris, 2005.
  • Gonnard, Elisabeth Lebovici, Femmes artistes/artistes femmes. Paris, de 1881 à nos jours, Paris, Hazan, 2007.
  • Le Gac, F. Virgili, (dir.) L’Europe des femmes, XVIIIe – XXIe siècle. Recueil pour une istoire du genre en VO, Chapitre 10 « Place aux artistes », Perrin, 2017
  • Nochlin, Women, Art and Power, and other essays, NY, Routledge, 1988.
  • Sofio, Artistes femmes, la parenthèse enchantée (XVIIIe-XIXe siècles), Paris, CNRS éditions, 2014.

Articles et revues :

Sitographie :

Crédit :

Générique : Musique libre de droit par Musicincloud.

Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin, animé par Fanny Cohen-Moreau. Textes lus par Clémentine Letellier.

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Aujourd’hui, nous avons l’immense plaisir et honneur de recevoir Bibia Pavard, chercheuse spécialiste du féminisme contemporain, que vous connaissez peut-être mieux depuis la sortie de son livre déjà culte, écrit avec Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel, Ne nous libérez pas, on s’en chargeune histoire des féminismes de 1789 à nos jours, publié aux éditions La Découverte en 2020. Et puis elle est, depuis le 4 février 2022, la nouvelle Présidente de Mnémosyne.

[Attention, dans cet épisode nous parlons de violences sexistes et sexuelles, et notamment de viols.]

 

L’ouvrage a pour ambition de retracer une minutieuse histoire des féminismes depuis 1789. Notre ambition dans cet épisode sera plus restreinte : pour rester dans la thématique du corps, entamée dans notre épisode 9, Cécile Beghin a voulu explorer les liens qui se tissent entre le corps des femmes et les combats menés par les féministes entre seconde guerre mondiale et 1982, en particulier autour du droit à l’avortement.

Pour évoquer cette loi et la décennie qui l’a vue naître, on utilise parfois l’expression de « libération féminine ». Cette expression correspond-elle à une réalité et peut-elle véritablement être reliée aux étapes qui ont permis l’adoption puis la mise en place des lois sur la contraception et l’avortement, entre 1967 et 1982 ? Dans quel contexte politique et social ces lois ont-elles été adoptées ? quels obstacles ont-t-elle rencontrés ? Quels combats ont-elle impliqué ?

Avec Bibia et Clémentine, de retour parmi nous aujourd’hui pour la transposition didactique, mais sans fabliaux, nous allons essayer de répondre à toutes ces questions.

 

Bibliographie

  • Bibia Parvard, « Genre et militantisme dans le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception. Pratique des avortements (1973-1979) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 29 | 2009 « 68’, révolutions dans le genre ? »
  • Bibia Pavard, Florence Rochefort, Michelle Zancarini-Fournel, Les lois Veil. Les lois événements fondateurs. Contraception 1974, IVG 1975, Paris, Armand Colin, coll. «U Histoire », série : Les événements fondateurs, 2012.
  • Bibia Pavard, Si je veux, quand je veux. Contraception et avortement dans la société française (1956-1979), Presses universitaires de Rennes, coll. « Archives du féminisme », 2012.
  • Bibia Pavard, « Quand la pratique fait mouvement. La méthode Karman dans les mobilisations pour l’avortement libre et gratuit (1972-1975) », Sociétés contemporaines 2012/1 n° 85, pages 43 à 63.
  • Maud Gelly, Bibia Pavard, « De la fabrique des militantes à la fabrique des patientes, Deux mobilisations des profanes : l’avortement (1972-1975) et le dépistage du sida (2007-2011) » Genèses 2016/1 n° 102, pages 47 à 66.
  • Bibia Pavard, Florence Rochefort, Michelle Zancarini-Fournel, Ne nous libérez pas, on s’en charge. Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours, La Découverte 2020.
  • Retronews, dossier Société : Lois réprimant l’avortement et la contraception en 1920 et 1923. lien vers le dossier
  • Travaux préparatoires à la loi relative à la régulation des naissances, 20 décembre 1966. lien vidéo, ORTF, Réalisateur : Daniel Costelle. Durée : 03min 23s

Pour pimenter l’hiver, Clémentine Letellier et Cécile Beghin ont eu envie de sortir des lignes étroites tracées par les programmes et de vous emmener explorer une contrée exotique : celle des corps et des sexualités médiévales. En effet, chaque régime de genre implique des spécificités dans le rapport des sociétés au corps et à la sexualité. Comment les médiévaux considèrent-ils les corps des hommes et des femmes ? Quelles représentations s’établissent autour des corps féminins et masculins ? Quelles sexualités sont autorisées, recommandées ou interdites et condamnées ? En quoi les sexualités sont-elles révélatrices des mentalités et des rapports de domination qui structurent la société médiévale ?

Avec l’aide de Didier Lett, Professeur d’histoire médiévale à l’Université de Paris VII et spécialiste de la famille et des sexualités dans le Bas Moyen-Âge, Clémentine et Cécile vont essayer de répondre à toutes ces questions et elles parient qu’elles vont parvenir à vous montrer que ces questionnements sur les sexualités médiévales nous renvoient à des questionnements plus contemporains sur l’éducation à la sexualité de notre jeunesse.

Et parce que parler de sexualité ne signifie pas seulement aborder des thèmes réjouissants, il sera également fait mention dans cet épisode de violence sexuelle envers les femmes et les enfants. Pour parler de ces sujets plus dramatiques, nous présenterons le dernier ouvrage de Didier Lett, Viols d’enfants au Moyen Âge, genre et pédocriminalité à Bologne (XIVe – XVe siècle), paru aux éditions PUF en 2021.

La femme nouvelle, C. Fayolle

Caroline Fayolle, « La femme nouvelle. Genre, Education, Révolution (1789 – 1830), Paris, Editions du CTHS, 2017.

La citoyenneté est une notion complexe qui tient une place importante dans les programmes de collège et de lycée, mais qui est généralement utilisée de façon assez simpliste, avec le sens de « citoyenneté politique » qui en exclut longtemps les femmes. Avec Caroline Fayolle, agrégée d’histoire et MCF en histoire à l’université de Montpellier, nous nous interrogerons donc dans cet épisode sur la notion de citoyenneté révolutionnaire et sur l’éducation des femmes.

Bibliographie : 

  • Barthélémy Pascale, Sebillotte-Cuchet Violaine, « Sous la citoyenneté, le genre », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n°43, 2016, Citoyennetés, pp. 7 – 22.
  • Bonaventure Lafaurie Élisabeth, Discours sur l’état de nullité dans lequel on tient les femmes, relativement à la politique, 1791. Texte édité par Caroline Fayolle, SIEFAR.
  • Fayolle Caroline, « Les fonctions politiques de la famille dans les livres d’éducation (1793 – 1816) », Dix-huitième siècle, n° 2010/1, pp. 633 – 653.
  • Fayolle Caroline, « Le sens de l’aiguille. Travaux domestiques, genre et citoyenneté (1789 – 1799) », Cahiers du Genre, 2012/2, n°53, pp. 165 – 187.
  • Fayolle Caroline, « Des petites républiques de filles. Projets et expérimentations pédagogiques révolutionnaires (1793 – 1794) », La Révolution française, 2013/4 Pédagogies, utopies et révolutions (1789 – 1848).
  • Fayolle Caroline, La Femme nouvelle. Genre, éducation, Révolution (1789 – 1830), Paris, CTHS, 2017.
  • Fayolle Caroline, « Madame Roland, symbole de l’influence « pernicieuse » des femmes sur la politique », Retronews, 2019, url : retronews
  • Godineau Dominique, Citoyennes tricoteuses. Les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution, Aix-en-Provence, 1988.
  • Godineau Dominique, « Autour du mot citoyenne », Mots, n°16, mars 1988. Numéro spécial Langages. Langue de la Révolution française, pp.91 – 110.
  • Marques-Pereira Bérangère, La citoyenneté politique des femmes, Paris, 2003.
  • Marques-Pereira Bérangère, Pfefferkorn Roland, « Genre, politiques sociales et citoyenneté : enjeux et recompositions », Cahiers du genre, 2013/3, pp. 5 – 19.
  • Mazeau Guillaume, Plumauzille Clyde, « Penser avec le genre : trouble dans la citoyenneté révolutionnaire », La Révolution française, n°9, 2015.
  • Moszkowski-Ouargli Pauline, Citoyennes des champs. Les femmes de Beaumont-du-Périgord pendant la Révolution française, PUR, coll. Mnémosyne, 2015.

Crédit :

Générique : Musique libre de droit par Musicincloud.

Un podcast produit par l’Association Mnémosyne avec Cécile Béghin, animé par Fanny Cohen-Moreau. Textes lus par Clémentine Letellier.

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