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Clélia Lacam, Le Bleu et le Noir. Jeux de pouvoirs dans une mission catholique féminine (Gabon, 1911-1955), Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection Mnémosyne, 2023, EAN : 9782753589810

4e de couverture du Prix Mnémosyne 2022 : Le Bleu et le Noir, Clélia Lacam

4e de couverture du Prix Mnémosyne 2022

Avec une préface d’Anne Hugon.

Bleu et noir, telles sont les couleurs des costumes des religieuses au Gabon à l’époque de la domination française. Toutefois, ces deux teintes obéissent à un clair partage : aux Soeurs bleues missionnaires appartient la couleur mariale, quand les religieuses gabonaises se voient imposer voile et pèlerine ébène, signe manifeste de ségrégation coloniale. Entre 1911 et 1955, la mission féminine en terre gabonaise s’inscrit dans l’entrelacement des rapports de pouvoirs genrés et impérialistes. Si l’hégémonie masculine des prêtres spiritains pèse sur l’ensemble des religieuses, les Gabonaises se révèlent subordonnées de surcroît au maternalisme exigeant des Françaises. Explorer l’histoire enchâssée de ces religieuses africaines et européennes, c’est interroger les mécanismes de subalternité à l’oeuvre dans l’apostolat, mais aussi les tentatives de transgression. Quelles stratégies les Soeurs bleues ont-elles déployées et avec quel succès pour s’affranchir de l’autorité spiritaine ? N’ont-elles pas, ce faisant, ouvert le pas aux velléités d’insoumission de leurs « filles » gabonaises ? Confrontant archives missionnaires, « propagande » religieuse imprimée et corpus iconographique, croisant perspectives transnationales et microhistoire, cet ouvrage retrace la délicate quête d’émancipation de deux congrégations féminines au coeur de l’Afrique équatoriale.

disponible aux PUR

Chloé D’Arcy, Maria Taglioni, étoile du ballet romantique, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2023, ISBN : 979-10-300-0855-5

4e de couverture de l’ouvrage de Chloé D’Arcy, mention complémentaire du Prix Mnémosyne 2022.

Chloé D’Arcy a reçu une mention complémentaire au prix Mnémosyne 2022 et a, à ce titre, bénéficié d’une aide de la part de Mnémosyne pour publier son mémoire aux Presses Universitaires de Bordeaux. Voici le résultat : « Mlle Taglioni, ce n’était pas une danseuse, c’était la danse même ; elle ne courait pas le risque de l’oubli, mais du trop-plein de mémoire », constate avec admiration Théophile Gautier (La Presse, 3 juin 1844). Marie Taglioni (1804-1884) était en eff et une véritable star. Son nom est associé à un rôle, La Sylphide (1832), à l’avènement de la technique des pointes, et à l’ère du ballet romantique. Cette étude retrace son parcours européen en analysant les mythes qui s’élaborent autour de sa personne, de l’enfant prodige au modèle indépassable. Elle s’intéresse aussi à Marie Taglioni « à la ville » et à son statut de femme mondaine, aux représentations iconographiques et littéraires qui circulent à son sujet, ainsi qu’au public – même aux fans – qui contribuent à en faire une célébrité. Enfin, cette recherche se penche sur la dimension pratique d’une telle carrière et sur les différents acteurs qui y contribuent : derrière la gracieuse Sylphide se cache une véritable femme d’affaires qui suit scrupuleusement ses représentations, négocie des contrats avantageux et qui sait mobiliser le réseau nécessaire à son succès. Cet ouvrage est un apport original pour l’histoire de la danse et des femmes artistes en ce qu’il met en évidence la pluralité des visages de la ballerine, tant sur scène que hors scène. disponible aux PUB